Acronyme : définition, exemples, utilisation

Un acronyme, utilisé pour abréger une série de mots, est « une suite de lettres lues comme un mot ».

Acronyme : exemple simple
  • ovni : objet volant non identifié

Qu’est-ce qu’un acronyme ?

Un acronyme est un mot prononcé syllabiquement, c’est-à-dire qu’on le lit tel qu’il est écrit, et non lettre par lettre. Il peut être formé d’une lettre initiale, la première d’un mot, ou d’un groupe de lettres ou de syllabes initiales. Sa composition peut également être un mélange d’éléments initiaux, à la fois lettre et syllabe.

Acronyme : exemples
  • ALÉNA : Accord de libre-échange nord-américain ;
  • bobo : bourgeois bohème ;
  • OTAN : Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ;
  • Pacs : pacte civil de solidarité ;
  • sida : syndrome d’immunodéficience acquise ;
  • Smic : salaire minimum interprofessionnel de croissance ;

À quoi sert un acronyme ?

Un acronyme sert à abréger une longue suite de mots pour permettre aux locuteurs de mieux la retenir et, surtout, de l’utiliser plus aisément. Il est en effet plus facile de dire ovni que de prononcer « o », « v », « n », « i », ou encore objet volant non identifié.

De nombreuses institutions utilisent l’acronymie, « la création d’un acronyme », pour réduire le nom bien souvent très long de leur organisme.

D’autres acronymes sont le résultat de procédés mnémotechniques pour « faciliter la mémorisation d’une série d’actions ». C’est le cas, par exemple, de l’acronyme SMART, en marketing, ou de VITE, dans le domaine de la santé.

Liste des acronymes les plus connus
  • Urssaf : Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales ;
  • Capes : Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré ;
  • Crous : Centre régional des œuvres universitaires et scolaires ;
  • Fifa : Fédération internationale de football association ;
  • Paf : Paysage audiovisuel français ;
  • Ehpad : Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ;
  • Raid : Recherche, Assistance, Intervention et Dissuasion ;
  • Samu : Services d’aide médicale d’urgence ;
  • Staps : Sciences et techniques des activités physiques et sportives.

Exemples d’acronymes anglais

  • NASA : National Aeronautics and Space Administration ;
  • UNICEF : United Nations Children’s Emergency Fund.

Exemples d’acronymes mnémotechniques

  • SMART :
    • Spécifique ;
    • Mesurable ;
    • Acceptable ou Atteignable ;
    • Réaliste ;
    • Temporellement défini.
  • VITE :
    • Visage (affaissement d’un côté du visage) ;
    • Incapacité (incapacité de mouvement) ;
    • Trouble (trouble de la parole) ;
    • Extrême (extrême urgence).

Sigle ou acronyme ?

On confond très souvent les sigles et les acronymes. C’est en grande partie parce que la définition des deux notions est rarement exacte, même dans les ouvrages spécialisés ou sur les sites les plus sérieux.

On trouve souvent l’information voulant qu’un acronyme soit un sigle particulier. Ce n’est pas le cas : un sigle est une suite de lettres dont la prononciation est alphabétique, lettre par lettre ; un acronyme est une suite de lettres dont la prononciation est syllabique, syllabe par syllabe.

Quel est le point commun entre la Fnac, IKEA, HARIBO et ASICS ?
Tous ces noms de marques sont des acronymes !

  • Fnac : Fédération nationale d’achats des cadres ;
  • IKEA : Ingvar Kamprad (nom du fondateur), Elmtaryd, Agunnaryd (lieux de son enfance) ;
  • HARIBO : Hans Riegel (nom du fondateur), Bonn (ville de naissance) ;
  • ASICS : anima sana in corpore sano, « un esprit sain dans un corps sain ».

Pour être populaire, un nom de marque se doit d’être facilement réutilisable. Plus la prononciation est simple, meilleure est la circulation du nom ! L’acronymie peut s’avérer une excellente campagne de publicité pour une marque, qui plus est totalement gratuite !

Autre différence majeure, la dérivation est certainement le meilleur moyen de ne pas confondre sigle et acronyme. Contrairement au sigle, l’acronyme, bien mieux intégré dans la langue grâce à sa prononciation syllabique, produit des mots dérivés, par exemple, un adjectif à partir d’un nom.

C’est le cas de l’acronyme ONU (Organisation des Nations Unies) qui donne les adjectifs onusiens et onusiennes, comme dans fonctionnaires onusiens et forces onusiennes. Il est impossible de créer ces adjectifs si l’on considère la suite de lettres « O », « N », « U » comme un sigle. L’ONU n’est donc pas un sigle, mais bel et bien un acronyme qui doit se lire comme un mot.

Le saviez-vous ?
Certains acronymes sont tellement courants qu’on ne se doute pas qu’ils ont été construits par acronymie.

Les mots radar et laser sont respectivement la réduction de radio detecting and ranging (« détection et télémétrie par ondes radio ») et light amplification by stimulated emission of radiation (« lumière amplifiée par émission stimulée de rayonnement »).

Ces deux acronymes anglais sont tellement bien intégrés dans la langue qu’ils ont donné naissance à de nombreux mots dérivés (téléradar, antiradar, radariste, radariser) ou composés (antenne radar, disque laser, faisceau laser, imprimante laser).

La dérivation et la composition sont des procédés de fabrication qui sont propres aux acronymes (se pacser, la smicardisation, un sidéen, etc.), ce qui les différencie une fois pour toutes des sigles.

Abréviation, sigle et acronyme : synonymes ?

S’il est encore nécessaire de le rappeler, les mots sigle et acronyme ne sont pas synonymes. Le sigle est épelé alors que l’acronyme est lu ; cette différence suffit à opposer définitivement ces deux notions.

L’acronyme n’est pas non plus une abréviation. S’ils servent tous deux à abréger une série de mots, l’abréviation n’est pas lue à l’oral. On ne prononce pas sous sa forme réduite « par ex. » pour par exemple, ou « etc. » pour et cætera, et encore moins « c.-à-d. » pour c’est-à-dire. Ces formes sont uniquement utilisées à l’écrit.

À l’opposé, les sigles C.Q.F.D. (« ce qu’il fallait démontrer ») ou F.A.Q. (« foire aux questions »), sont eux, prononcés, épelés alphabétiquement à l’oral. L’acronyme n’est donc ni une abréviation ni un sigle : ces trois notions possèdent des définitions différentes.

Exemple d’acronyme : SAM 
En 2005, le gouvernement français lance une campagne de sécurité routière à l’occasion des fêtes de fin d’année. Le conducteur qui conduit ses amis de bars en bars toute la soirée s’appelle Sam. Si Sam raccompagne ses passagers en toute sécurité, c’est parce que, comme le dit le slogan, « celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas ».

Cette campagne est un véritable succès, au point que Sam devient synonyme de capitaine de soirée ou de conducteur désigné. Mais peu de gens savent que SAM est en réalité l’acronyme de Sans Accident Mortel.

Reprise en 2017, cette campagne est alors grandement améliorée : Sam étant un diminutif épicène, à la fois masculin et féminin, « celui qui conduit » devient « celle qui conduit ». Responsabilités et lauriers sont ainsi égalitairement partagés !

Que veut dire acronyme ?

Le mot acronyme est formé du préfixe « acro- », du grec ancien ákros, et du mot, grec également, ónyma. Le préfixe « acro- » signifie « extrême » alors que ónyma signifie « nom ». La forme francisée de ce dernier, onyme, se retrouve d’ailleurs dans de nombreux termes de linguistique, tels que synonyme, homonyme, paronyme, etc.

Attention !
Les mots bédéiste et bédéthèque, ou encore vététiste, sont des mots dérivés de faux acronymes. À l’origine, bande dessinée et vélo tout terrain ont été abrégés respectivement par les sigles B.D. et V.T.T.

La prononciation lettre par lettre a donné naissance à une graphie particulière, qui reproduit la sonorité en « é », totalement fortuite, de chacune des lettres du sigle.

Si l’on rencontre parfois le mot bédé, ce n’est pas le cas de « vétété ». Il ne s’agit donc pas d’acronymes, mais de sigles dont on a transcrit graphiquement l’effet sonore que produit la lecture, lettre par lettre, du sigle.

Acronyme : règles d’écriture

La première règle, et non la moindre, reste celle de la lisibilité : la première apparition d’un acronyme dans un texte doit faire l’objet d’une définition, en particulier si celui-ci n’est pas encore largement diffusé. Précisons également que l’utilisation excessive d’acronymes n’est pas recommandée.

Étant donné la confusion qui entoure la définition de la notion, les règles d’écriture sont elles aussi quelque peu chaotiques. Il existe toutefois quelques grands principes pour une rédaction qui, si elle n’est pas sans faute, sera au moins exempte de tout reproche.

Acronyme : majuscules ou minuscules ?

Pour faire simple, on peut séparer les acronymes en deux catégories : ceux qui désignent un organisme ou une institution et les autres.

Normalement, les acronymes désignant un organisme suivent la règle de dénomination des institutions officielles ou des entités politiques.

L’acronyme prend alors une majuscule aux premiers mots (nom et adjectif, uniquement s’il précède le nom), ainsi qu’aux noms propres, qui le composent.

Exemples d’acronymes dont le premier mot seulement prend une majuscule
  • Ademe : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie.

Mais de nombreux organismes ne respectent pas la règle de dénomination :

  • OPEP : Organisation des pays exportateurs de pétrole ;
  • Benelux : Belgique, Nederland et Luxembourg.

Pour les autres acronymes, l’usage est encore plus fluctuant, en particulier lorsque les mots sont bien intégrés dans la langue. Il est toutefois d’usage de ne mettre la majuscule qu’au premier mot de la série.

Exemples d’acronymes dont les règles d’écriture varient
  • Smic : Salaire minimum de croissance ;
  • Pacs : Pacte civil de solidarité.

Mais il n’est pas rare de rencontrer d’autres formes, notamment dans la presse écrite :

  • « Comment le smic a rattrapé des millions de salariés » (Le Monde.fr, 22 janv. 2024)
  • « Salaires : comment réformer le SMIC ? » (Les Échos, 15 mars 2024)
  • « Patrimoine, fiscalité, héritage… Y-a-t-il encore des différences entre le mariage et le pacs ? » (Le Figaro.fr, 13 janv. 2024)
  • « Quels avantages pour les conjoints unis par un PACS ? » (Le Figaro, 28 nov. 2015)

Acronyme : genre et nombre

Les acronymes sont variables en genre et en nombre. Ils prennent généralement le genre du premier mot de la série que l’on cherche à réduire.

Exemples d’acronymes variables en genre ou en nombre
  • un ovni ; des ovnis (un objet volant non identifié)
  • un bobo ; une bobo ; des bobos (bourgeois/bourgeoise bohème)

Cette règle est mise à mal en présence d’acronymes étrangers. La principale langue pourvoyeuse d’acronymes en français, l’anglais, ne possède pas de genre masculin ou féminin. L’acronyme emprunté n’a donc techniquement pas de genre.

De fait, l’usage hésite ; ce qui explique le genre double de certains mots : wifi tiré de wireless hi-fi donne la wifi en France, mais le wifi au Québec. Wireless signifiant « sans fil », le genre masculin semble se conformer davantage à la règle.

Autre exemple flagrant, l’arrivée soudaine dans nos vies du terme coronavirus disease. Là encore, il est question du covid en France, mais de la covid au Canada. Disease signifiant « maladie », la covid aurait dû être la forme consacrée, mais elle n’a jamais trouvé preneur en France, malgré les recommandations officielles.

En revanche, les Français ont opté pour le genre masculin par métonymie. En d’autres mots, la maladie à coronavirus, terme spécifique de l’agent pathogène, a été remplacé par le terme plus générique de virus, qui est, lui, masculin.

Le saviez-vous ?
En français, bon nombre de mots lexicalisés, c’est-à-dire « intégrés dans la langue », sont d’abord et avant tout des acronymes en anglais !

  • un modem (modulator demodulator)
  • un code pin (personal identification number)
  • un gif (graphics interchange format)
  • les normes iso (International Organization for Standardization)

Acronyme : accents, espaces et points abréviatifs

Le dernier argument, et non le moindre, pour clore le débat entre l’acronyme et le sigle est incontestable, puisque visuel ; il est typographique. Puisque l’acronyme est nettement mieux intégré dans la langue que son faux jumeau le sigle, il ne prend ni espaces ni points abréviatifs.

En ce qui concerne l’accentuation des majuscules, l’absence de consensus rend l’usage confus, même si les règles typographiques s’adaptent tranquillement à l’évolution technologique.

Si à l’époque de l’imprimerie et de ses caractères en plomb, l’accentuation des majuscules entraine des contraintes techniques ralentissant le procédé de publication, l’avènement de l’outil informatique annihile ces considérations historiques. Aujourd’hui, le monde de l’édition numérique tend de plus en plus à utiliser les majuscules accentuées.

Pour rappel, l’accent en français a une fonction grammaticale. Il distingue, entre autres, la préposition à des formes conjuguées du verbe avoir, le participe passé du verbe devoir () du déterminant partitif du, ou encore la conjonction ou de l’adverbe de lieu .

Il semble plus que judicieux de rétablir l’accent sur les majuscules avant tout pour que les acronymes créés correspondent à leur prononciation.

Exemple d’acronymes accentués
  • ALÉNA : Accord de libre-échange nord-américain.

Exemple d’acronymes non accentués

  • INSEE (ou Insee) que l’on prononce « insé » : Institut national de la statistique et des études économiques

Citer cet article de Scribbr

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Charrin, A. (2024, 05 juin). Acronyme : définition, exemples, utilisation. Scribbr. Consulté le 14 octobre 2024, de https://www.scribbr.fr/linguistique/acronyme/

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Aude Charrin

Passionnée de linguistique, Aude a baigné toute sa carrière dans le secteur langagier. Tour à tour traductrice, réviseure et enseignante, elle s’est désormais donné la tâche de transmettre sa passion de la langue française à travers ce qu’elle fait de mieux : écrire des textes simples pour expliquer des notions compliquées.